Comment générer la douceur pour rebondir durablement après une dépression ?

Comme Alphi avez-vous déjà entendu autour de vous ces partages douloureux. « J’avais l’impression que des parts de moi ne vivaient plus du tout, comme si je les avais oubliées… Je vais mieux mais j’ai des rdv trop fréquents avec la perfection !! »
COMMENT GENERER LA DOUCEUR POUR REBONDIR DURABLEMENT APRES UNE DEPRESSION ?
Le témoignage de Roselyne va permettre aujourd’hui de mettre en lumière la capacité à reprendre pieds durablement après « un passage à vide » ; c’est en mobilisant au cours d’un accompagnement couplant sophrologie et psychothérapie, le trio : corps, esprit-pensées et émotions.
« Lorsque j’ai commencé la sophrologie en complément d’une psychothérapie, je commençais à sortir d’une importante dépression.
Mes objectifs étaient de quitter l’habit de “victime”, l’enfermement dans des schémas répétitifs et la dépendance affective dans laquelle je me trouvais.
Grâce aux séances variées et adaptées de sophrologie, mes ressources se sont activées : exercices respiratoires en séances individuelles (repris seule), puis en groupes, prises de conscience, marches méditatives en pleine nature… Plus de temps pour moi et moins d’exigence… Peu à peu, plus de douceur vers moi tout en remarquant que j’avance de manière incroyable dans différents domaines de ma vie.
La passivité a fait place à la contemplation méditative. L’éparpillement a fait place au centrage.
La sophrologie dynamique pratiquée en groupe (telle une danse naturelle du corps) a libéré, en moi, un mode d’expression au delà des mots, comme une danse de l’instant, au-delà de tout jugement. Cela s’est prolongé dans une autre forme de ma créativité : la sculpture.
J’ai retrouvé la joie du passage à l’action qui avait été complètement annihilé, grâce à ces formes de libération du mouvement, dans ce qui me touche au plus profond.
J’apprends à savourer, chaque jour, l’instant, de plus en plus en conscience.
J’ai fait connaissance avec une partie de moi qui semblait enfouie, avec la liberté d’être moi-même, en confiance, en autonomie. En lâchant la quête de perfection, en laissant la douceur s’exprimer, j’ai repris pleinement goût à la vie !»
Roselyne, 63 ans
Une pratique régulière activant des mouvements simples alliés à une respiration adaptée comme celle qui s’adresse à l’espace cœur-poumons-plexus solaire va dans un premier temps favoriser l’élimination des tensions accumulées partout dans le corps, et la libération d’émotions souvent trop longtemps contenues.
Dans cet espace un peu plus libre, nous allons pouvoir renforcer « le positif » au sens « ce qui est porteur, ce qui va dans le sens de la vie, du retour à l’épanouissement » ; c’est pourquoi nous prenons appui sur les sensations intérieures propres sans induire une recette extérieure, en valorisant celles qui sont sources de détente, mais plus encore de sérénité, de calme intérieur ; l’activation de souvenirs heureux via une technique dite de prétérisation sera alors bénéfique à ce stade pour reprendre contact avec ce qui génère une sensation de goût pour la vie et en dévoile le précieux par son caractère « en accord » avec les valeurs qui animent la personne accompagnée.
Le travail mené ici ne consiste pas à chercher les causes, le pourquoi de cet épisode dépressif (c’est pourquoi il peut être complémentaire d’une psychothérapie) ; il s’agit de mettre en évidence, de mobiliser les capacités personnelles grâce auxquelles, pas à pas, il est possible de refaire surface après avoir touché le fond, comme cela est souvent rapporté. L’écoute active et profonde est alors à ce moment privilégiée.
Il est alors possible de découvrir d’autres chemins… A la logique objectifs résultats, à la tyrannie de l’exigence de perfection, nous laissons émerger une forme plus douce de lien à la réalisation de ce qui nous est cher. Nous ne nous sacrifions plus pour exister pleinement.
A ce stade du parcours, la sophrologie dynamique, pratiquée en groupe, peut parfois faciliter l’intégration de ces séances individuelles profondes et participer activement à la remise en mouvement, en confiance, dans un espace plus vaste qui va réamorcer le nouveau déploiement de la personne dans sa vie ; c’est en fait une reconnexion au mouvement, de manière naturelle, dans un contexte bienveillant afin de se libérer du poids du regard de l’autre et retrouver dans le même temps un juste dosage dans son propre auto-jugement qui bien souvent malmène en imposant un fort degré d’exigence pour ne pas dire perfection 😉
Ainsi le passage dépressif peut aussi nous être révélé comme un véritable catalyseur nous extrayant de certains enfermements pour renouer ou découvrir des parts de nous-mêmes que nous autorisons (enfin !) à vivre beaucoup plus librement !
