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La sophrologie,
ça marche pour les enfants ?

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« Dis Alphi, tu fais quoi quand tu fermes les yeux et que ton ventre gonfle ? » Tu crois que ça aiderait mon copain Ciaran qui « explose » souvent dans la cour de récréation…

Un jour, Alphi a expliqué à un plus jeune comment la sophrologie peut aider un enfant de 11 ans à retrouver son calme.

 

La sophrologie n’est pas une exclusivité adulte ; le processus d’intériorisation est tout à fait accessible pour que l’enfant retrouve son calme, à travers des pratiques adaptées, ludiques, mobilisant son imagination, et dans lesquelles il va être proactif. Voici l’histoire de Ciaran, 10 ans.

 

Ciaran : « A la récré, je ne pouvais plus supporter ceux qui me cassaient les pieds, m’embétaient toutes les deux minutes ; cela me faisait péter les plombs et les autres trouvaient cela très drôle !! Moi je me sentais comme une cocotte minute. Je le sentais d’autant plus que je suis hypersensible, et que ça m’est parfois difficile de rester sans rien faire. (Le jeune garçon était accompagné par une psychologue dans la découverte de ses capacités d’attention sachant qu’il a beaucoup de mal à gérer ses émotions). Leurs insultes ou bousculades me donnaient l’impression qu’ils étaient comme du chewing-gum sous une chaussure, ils ne me lâchaient pas et ça me donnait une seule envie : riposter, je sentais beaucoup de colère en moi et ça ne ratait pas… j’explosais ! Et là je leur faisais peur, ils me traitaient de fou…

C’est là que grâce à mes parents, j’ai commencé à apprivoiser mes réactions : mon père pratiquait déjà la sophrologie et il m’a proposé de rencontrer moi aussi une sophrologue.

Avec l’exercice du soir, j’ai appris à relâcher les tensions de la journée ; chaque matin je me suis exercé à bien ouvrir ma cage thoracique pour sentir davantage ce qui se passe dans mon corps ; et puis j’ai rempli ma boîte à outils : avec l’exercice «le moulinet » (1) que je peux faire à chaque fois que je sens monter la pression dans la cour, je décharge….et ça me rassure d’avoir cela avec moi, n’importe où. Au fur et à mesure, j’ai senti la pression de la cocotte moins forte.

Et puis il y a ma rencontre avec M. Bonheur : grâce à mon imagination, j’ai créé un  jardin du bonheur dans lequel il vit ; c’est mon jardin secret dans lequel je peux venir me réfugier, me reposer à chaque fois que j’en ai envie. Cela m’a permis de vraiment trouver un endroit où je peux être tranquille, où j’ai des sensations agréables, je sens le calme. M. Bonheur lui est sympa, il me casse pas les pieds, il est cool. Mon jardin s’est développé peu à peu, il y a beaucoup de bleu et vert, les herbes ont grandi, les arbres ont poussé, il y a des fruits, j’ai rénové la maison, M. Bonheur est devenu plus grand. Je viens régulièrement dans mon jardin, quand j’ai fini avant les autres en classe, ou quand je veux me reposer… »

 

J’ai retranscrit cette expérience après 5 séances de sophrologie, grâce à une petite interview de Ciaran accompagné de son papa et avec l’accord de sa maman ; merci à eux !

(1) « Le moulinet » se pratique ainsi au moment d’une montée de tension (stress intense, colère…) : debout, les pieds bien ancrés dans le sol, un bras tendu devant soi, le poing fermé ; prendre une grande inspiration, puis retenir sa respiration et dans le même temps exercer un mouvement de rotation de l’épaule et de moulinet du bras assez rapidement, puis expirer fort en allongeant à nouveau le bras devant et en ouvrant le poing (laisser filer avec ce mouvement la pression intérieure vers l’extérieur) ; assurez vous que le champ est libre devant vous 😉 !!!!

Vous pouvez recommencer plusieurs fois et alterner les bras.

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